— Association de quartier —

Quel avenir pour Saint-Aubin ?

Un quartier de bobos, vraiment ? 

Cherchant des statistiques qui aident à définir notre quartier, nous nous sommes plongés dans un rapport de la municipalité de septembre 2018, afin de répondre à cette question : notre quartier, est-il réellement un quartier de « bobos » ?
Mais, sans déconner, c’est quoi un « bobo » ? Par exemple, si on a une conscience écologique forte, la volonté de changer profondément notre manière de vivre et de fonctionner, qu’on achète local ou bio, mais que notre salaire annuel flirte plus avec le seuil de pauvreté que le salaire médian, est-ce qu’on est un bobo ?

En réalité, le phénomène que vit notre quartier ne serait-il pas ce phénomène appelé « gentrification » ? La gentrification, c’est quand un quartier est agréable à vivre, qu’il attire une population plus aisée (pas nécessairement écolo !) qui fait grimper les prix des logements et pousse, à terme, les populations plus modestes, n’ayant plus les moyens, à partir. Regardons les chiffres du rapport et analysons à l’aide de l’infographie. D’après le dernier recensement de 2014, le quartier compte 9 068 habitants. Contrairement au phénomène observé sur le reste de la ville, la population active est en baisse et la démographie stagne à 0,2 %.
Seule la population des catégories socio-professionnelles plus aisées est en hausse. Et le prix au mètre carré est révélateur, il s’élevait en 2016 à 3 636 euros/m2, ce qui fait entrer le quartier dans le club restreint des 5 % de logements les plus chers de la ville ! Le prix moyen au m2 à Toulouse est de 2 546 euros et, même aux Chalets, le prix plafonne à 3 453 euros. Saint-Aubin subit donc de plein fouet le phénomène de gentrification et ce bien plus que les autres quartiers de l’arrondissement (Les Chalets et Matabiau).

Quant à l’aspect « écolo », le quartier est plutôt mal loti puisque le taux de couverture végétale est de 6 % contre 15 % pour la ville en générale. En 2018, la demande de l’association pour un compost de quartier est restée lettre morte. Si on définit un « bobo » comme une personne aisée et écolo, notre quartier aura encore de gros efforts à faire avant de se « boboïser ». En terminant la lecture du document de l’INSEE, nous avons cherché une lueur positive. Un dernier chiffre donc : notre quartier compte 3 749 ménages d’un seul habitant… donc, peut-être, autant de cœurs à séduire !


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Merci à Sylvain Sarrailh  pour son illustration –
tohad.artstation.com
Merci à Vanessa Bertrand pour son infographie – vanessa-bertrand.fr
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