C’est à la croisée de la rue Charles Camichel et de la rue Riquet que se dresse un bâtiment très populaire
dans le quartier Saint-Aubin.
Cet édifice des années 30 au style Art déco abrite La Poste. L’un des angles du bâtiment est surmonté d’une très belle horloge sur fond de fresque qui rappelle à tous les piétons le temps qui passe et le rythme effréné de nos activités urbaines. Coïncidence toute symbolique, l’horloge s’est arrêtée au début de la pandémie. Durant l’entre-deux-guerres, l’essor des administrations publiques françaises responsables des postes, des télégraphes et des téléphones (PTT) a entraîné la construction d’un nouveau bâtiment pour accueillir certains services administratifs et un nouveau central téléphonique dans le quartier Saint-Aubin à Toulouse en 1933. L’architecte urbaniste, Léon Jaussely est un enfant du pays. Né en 1875 à Toulouse, il reçoit de nombreux prix et récompenses comme le grand prix des Beaux-Arts et le Grand Prix de Rome en 1905. On lui doit plusieurs plans d’aménagements urbains remarquables, comme celui de la ville de Barcelone ou de Grenoble, mais aussi d’admirables bâtiments comme l’ancien siège de La Dépêche, rue Alsace Lorraine à Toulouse. Il décède en 1932, un an avant la livraison de l’édifice qui abrita durant près de 58 ans un bureau de poste et la direction régionale des PTT dans le quartier. En 1990, la réforme des PTT sépare les postes et les télécoms en deux entreprises publiques distinctes (La Poste et France Telecom) et dès 1991 c’est le groupe La Poste qui occupera la majorité de l’immeuble des années 30 et France Telecom le reste du site qui s’étend jusqu’au canal. Par sa taille, son homogénéité, son programme et sa typologie, il se distingue des édifices patrimoniaux toulousains. La façade symétrique et rythmée de ce bâtiment rappelle certaines proportions d’architectures classiques malgré le style Art déco de l’ensemble. Les bas-reliefs en béton qui ornent les murs expriment également le savoir-faire de cette période années 30 où les divers arts cohabitent : ferronneries, bas-relief en fronton, sculptures en rond de bosse, blasons des PTT, modénatures recherchées de briques et de béton. Le blason de la ville de Toulouse trône au centre de la façade principale. Du côté intérieur, une grande importance a été accordée à la lumière. Face au vide central des escaliers dont les gardes corps forment une spirale, les grandes verrières verticales contribuent à la qualité spatiale du lieu. Les matériaux sont nobles. Les portes munies de vitrages permettent à la lumière naturelle de pénétrer jusqu’au cœur du bâtiment. L’intimité et la clarté sont donc pensées pour cohabiter.
◆ Claire P.
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Comme dans d’autres métropoles, le Groupe La Poste déploie dans la ville rose un projet de regroupement de ses directions tertiaires sur un site principal : Le Village La Poste Toulouse. Début 2024, ce sont un peu plus de 300 collaborateurs qui viendront s’installer dans ce bâtiment, qui est occupé aujourd’hui par une centaine de postiers. Poste Immo, la filiale immobilière du Groupe La Poste, est maître d’ouvrage de l’opération. L’équipe de maîtrise d’œuvre choisie par consultation en 2019, regroupe l’agence d’architecture Harter et une architecte du patrimoine Virginie Lugol. Après plusieurs remaniements de projet en raison de la crise sanitaire, le programme de ce futur projet s’est finalement parachevé récemment. Le programme vise à augmenter la surface de plancher actuelle de 4 000 m2 ,
via l’acquisition auprès de la société Orange, en 2020, de surface bâtie jouxtant la propriété. La surface totale des deux bâtiments comptera 6 000 m2 de surface de plancher. Le permis de construire devrait être déposé fin mai 2021. Les travaux débuteront au 2ème semestre 2022 et dureront environ 18 mois.
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