— Association de quartier —

Portrait Huguette

Vous avez grandi dans le quartier ? Je suis née en 1936 à Verfeil et quand mon père est rentré de la guerre en 1946, nous sommes allés vivre dans un appartement rue Caraman. Mon père voulait monter un commerce, il y avait déjà deux épiceries, alors ils ont ouvert une crèmerie dans les années 50.

Et vous que faisiez-vous ? Moi, je suis allée à l’école Michelet, c’était une école de filles à l’époque, nous étions séparés. J’allais également au catéchisme dans l’impasse St Aubin, le quartier était un petit village, on jouait dans la rue, il n’y avait pas de voitures, je faisais du patin à roulettes sur le Boulevard Carnot.

La rue Caraman était une rue vivante ? Oui beaucoup, il y avait une teinturerie. C’était moins commerçant que la Colombette, qui restait la rue la plus commerçante. Quant à la rue d’Aubuisson, c’était plutôt la rue bourgeoise. Une auto-école, grâce à son propriétaire Monsieur Turmo, les jeunes du quartier ont passé le permis sans jamais payer, à tour de rôle, il nous faisait conduire en ramenant les voitures au garage. C’était très connu, il y avait peu de voitures à Toulouse à l’époque. On vivait bien, même si on n’avait pas le confort d’aujourd’hui, les toilettes communes étaient sur le palier. On pouvait sortir sans problème, on allait au cinéma «Les Nouveautés» sur les boulevards, on allait également aux bals des écoles au Grand Hôtel rue de Metz. Il y avait un programme qui s’appelait Les «Jeunesses musicales de France», c’était des concerts de musique classique à prix réduits.

À la Halle aux grains ? Non, la Halle aux grains c’était un terrain de sport à l’époque, on jouait au volley.
Et puis il y avait des matchs de catch et de boxe.

Qu’est-ce que vous avez fait ensuite ? Je suis allée au lycée St Sernin puis j’ai fait une licence de physique, je faisais les TP d’électricité à la place de l’ENSEEIHT, il y avait l’école supérieure de filles et à la place du bâtiment de la Sécurité sociale et allocations familiales, c’était ce qu’on appelait le pensionnat St Joseph, les frères des écoles chrétiennes avaient tout ce pâté de maison.

Vous êtes restée dans le quartier par la suite ? En 59, nous sommes allés vivre avec mon mari à la Côte Pavé. Beaucoup de gens de la rue sont partis vivre ici, c’était encore la campagne à l’époque, ce n’était que des champs, c’était l’expédition. Mais mes parents ont gardé la crémerie et nous allions manger avec eux et mes enfants tous les mercredis, cet immeuble a toujours été à nous. Mes parents ont eu la crémerie au moins jusqu’au début des années 80 puis elle a été tenue par un couple d’Iraniens qui avaient fui la révolution en 79, ils faisaient aussi de la cuisine iranienne. Et aujourd’hui, c’est mon fils qui a ouvert la pizzeria.

Jhon M.

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