— Association de quartier —

La piétonnisation chez nos voisins

Quatorze ans après l’apparition de bornes rétractables pour interdire la rue d’Alsace aux véhicules motorisés (décembre 2018), la municipalité s’apprête à « piétonniser » la rue de Metz.
Cette petite révolution n’entrera en application qu’en 2025, mais la ville a déjà lancé une consultation au printemps sur son projet : élargissement des trottoirs, plantation d’arbres, piste cyclable, etc. La circulation automobile ne sera pas totalement interdite, puisque les riverains et les véhicules de livraison auront toujours accès à cette large percée hausmanienne, qui voit passer en moyenne 360 voitures et autant de vélos par heure, sans oublier 60 bus de Tisséo. Julie Escudier, maire de quartier, préfère parler de « déviation du trafic de transit ».

Premier quartier à être passé « en zone 30 », le quartier des Chalets tire la sonnette d’alarme sur d’autres « reports de trafic », non contrôlés : aux heures de pointe, des automobilistes pris dans les embouteillages sur les boulevards ou le long du canal tentent de traverser le quartier par des petites rues pas calibrées pour un tel trafic, explique Bertrand Verdier, président de l’association Chalets-Roquelaine. Jusqu’à 4 000 véhicules/jours pour ces « itinéraires-bis », contre 500 en moyenne dans les autres rues de ce quartier résidentiel. Un phénomène aggravé par des logiciels de navigation type Waze, et par le chantier du futur quartier de la gare TGV en cours du coté de Bonnefoy.

Militant historique engagé dans les années 70 contre le projet de voies sur berges, Bertrand Verdier observe que la ville a toujours été davantage à l’écoute des plaintes des commerçants que des habitants. Pour autant, l’ensemble du centre-ville devrait prioriser les modes doux, estime Guillaume Drijard, président de l’Union des Comités de Quartier, qui plaide même pour une extension au-delà des boulevards, « notamment dans certaines «rues des écoles» ».

Outre la circulation, la question du stationnement est cruciale. L’inauguration de la rue Saint-Rome, première rue entièrement piétonne en décembre 1974, intervient trois ans après la construction du parking du Capitole en 1971. D’autres bornes ont depuis fait leur apparition à l’entrée de toutes les rues conduisant au Capitole, étendant progressivement le « plateau piétonnier » vers la Garonne et les boulevards. Alors que le maire envisage désormais un nouvel axe piétonnier entre le pont Saint-Pierre et Saint-Sernin, la question automobile mériterait sans doute d’être posée aussi autour de l’église Saint-Aubin, au-delà du dimanche matin.

Stéphane T.

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